A l'ouest

Comme promis, j'ai dévoré Olivier Adam, une fois de plus.
Il était torturé, sinueux ce roman plus complexe que d'habitude mais poignant toujours, émotionnant si l'on peut dire. De ces romans desquels on ne sort pas indemnes. Pour son deuxième roman, l'auteur annonce ce qui deviendra son style, sa trame au travers de toutes ces prochaines chroniques de la condition humaine avec un regard sombre, amer, presque comme pour se libérer d'un malaise, d'une hantise ou d'un passé trop lourd. Alors j'ai cherché dans la biographie d'Olivier Adam d'où pouvait venir cette souffrance, cette sensibilité si vive, ces personnages écorchés, à fleur de sentiment. On retrouve pour ceux qui le connaisse le schéma classique d'Adam, une famille mono parentale, deux enfant, un garçon pour héros principal comme souvent (excepté pour A l'Abri de Rien) et un amour étouffé par la maladresse que le temps a fait grandir dans cette famille au passé heureux, à présent brisée. C'est une femme qui a perdu le goût de vivre mais a toujours la force de tout quitter. Une jeune fille singulière qui veille en silence sur ses proches brisés. Et le héros amoureux fou on croirait, impulsif et mal dans sa peau, en quête de vie, d'un sens à donner à son existence avec une lucidité extrême.
 

Alors on se perd un peu dans cette écriture hachée, en tranches de vie de chacun mais on comprend l'essentiel et on lâche prise pour ne s'occuper plus que de l'émotion que dégage ses mots si bien choisis, si bien enchaînés...
 

Lisez sans plus attendre Olivier Adam, dévorez ces histoires de vies qui n'en sont presque plus et celui-ci gardez le pour les derniers, une fois imprégnés de la force littéraire de ces textes. En fait lisez tout court, ce qui vous passe sous la main pour oublier un peu que nous ne sommes pas que des solitudes dépareillés mais une humanité entière entre clair et obscur on traverse tant bien que mal les troubles de nos existences.